Théo Ould, accordéon

 

Vendredi 2 août à 18h00

Église Saint-Laurent, La Roche-de-Rame

Programme

 

Jean-Philippe Rameau : Suite en la mineur, Gavotte et six doubles

Régis Campo : Laterna Magica

Jean-Sébastien Bach : Partita en mi mineur BWV 830, Toccata

Tomas Gubitsch : A ce train-là

W.A. Mozart : Sonate pour violon en mi mineur K 304

Tempo di minuetto

Régis Campo : Pagamania

Tomas Gubitsch : Au bord du Nahuel Hvapi

P.Y. Tchaikovsky : Romance op. 5

Dimiti Shostakovitch : Sonate violoncelle en ré mineur op 40, Allegro

Enrique Granados : Danzas espanolas n°2, Oriental

J.S. Bach : Partita en ré mineur BWV 1004, Chaconne

Régis Campo : Ad Astra

Il est le premier accordéoniste à faire partie des révélations dans la catégorie soliste instrumental pour les 30es Victoires de la musique classique. « Les gens trouvent que l’accordéon, c’est ringard et vieux, alors que c’est l’instrument le plus récent, en tout cas dans sa facture actuelle », s’amuse à relever le musicien dans un entretien.

 

Une classe dédiée à l’accordéon, instrument associé au répertoire populaire dans l’imaginaire collectif, n’a été ouverte qu’en 2002 au Conservatoire de Paris. Théo Ould y entre à 16 ans, après avoir posé le regard pour la première fois sur l’instrument lors de portes ouvertes au Conservatoire de Marseille, ville où il a grandi. « C’était l’instrument en tant que tel qui m’a tout de suite fasciné, avec ses boutons... c’était comme un vaisseau spatial », se souvient le jeune homme, dont le look, entre boucle d’oreille et baskets, rappelle Brad Mehldau, pianiste qui casse les codes du jazz.

 

Après des études de musique générale dès l’âge de six ans, il se focalise sur l’accordéon vers 14 ans, mais l’histoire d’amour n’est pas simple à assumer. « J’avais presque un complexe. J’étais passionné de sonates de Brahms et de musique romantique et j’avais tous mes amis violonistes et pianistes qui jouaient ça et pas moi. Franchement, j’en souffrais (...) Je n’osais pas dire que je jouais de l’accordéon. Je disais que je faisais du piano, du jazz, de la direction. Je pensais m’être planté. » . Ce n’est qu’une fois au Conservatoire qu’il découvre, comme le disait la célèbre accordéoniste française Yvette Horner, « qu’on peut tout jouer avec l’accordéon ». « Les pièces baroques sonnent naturellement bien pour l’instrument », explique-t-il.

 

Il cofonde avec des amis – le violoniste François Pineau-Benois et la violoncelliste Lisa Strauss – le « Philia Trio », qui fait parler de lui. On y interprète du Vivaldi et du Beethoven, mais pas que. Pour être vraiment pris au sérieux et surtout pour faire évoluer le répertoire contemporain de l’instrument, Théo Ould a commencé à passer des commandes à des compositeurs vivants, tel que Régis Campo ou encore Tomas Gubitsch, rockeur qui a fui la dictature argentine au terme d’une tournée avec Piazzolla en Europe.

 

Se produisant en solo ou en musique de chambre, il estime qu’il y a souvent une perception selon laquelle les musiciens classiques doivent s’effacer devant leur instrument. Or, « la musique ne souffre pas de la personnalité », souligne-t-il.

(Entretien avec « l’Orient-le jour ». Rana MOUSSAOUI/AFP)

Théo Ould joue Régis Campo...