Jean-Sébastien BACH
Suite Anglaise n°2
(Arielle Beck, Mardi 12 août/Puy-Saint-Vincent, Salle Panoramic/18h)
Restées inédites de son vivant, les Suites Anglaises (BWV 806-811) pour clavecin auraient été écrites entre 1718 et 1720. Les six Suites Françaises (BWV 812-817) procèdent plutôt de danses populaires ; les six Suites Anglaises (dont nous écoutons ce soir la deuxième) sont des danses de cour destinées à celle du prince Léopold de Coethen, où Bach était maître de chapelle. Elles revêtent un caractère plus symphonique, avec un grandiose prélude en manière d’ouverture. En fait, les Suites n’ont rien de national ; peut-être doivent-elles leur nom aux destinataires. Ce sont des Suites de danses dont le schéma varie à peine mais où la science de l’écriture, l’art de faire sonner toutes les ressources du clavier et les mille émotions s’équilibrent d’une façon presque parfaite.
Le majestueux Prélude est un ample mouvement de concerto de type vivaldien, à l’instar du Concerto Italien. Deux thèmes vigoureux y dominent, que Bach reprendra de plusieurs façons, libres, harmonisés, en contrepoint. Une large cadence ramène un Da Capo intégral de la première partie.
L’Allemande, calme et expressive, est toute basée sur le principe de l’imitation.
Voici ensuite une Courante à la française.
La Sarabande, d’une intensité qui rappelle celle de la 6e partita, est très harmonique et d’influence française ; elle est suivie de son Double avec les agréments que Bach note intégralement.
En ce qui concerne les Bourrées I et II, la première, en la mineur, est une danse vive, gaie, rapide, à deux voix ; avec son ostinato de croches à la main gauche, elle rappelle irrésistiblement celle de la 5e ou de la 6e Suite Française. La seconde en la majeur, à trois voix, est plus calme et plus expressive.
Vient enfin la seule Gigue non fuguée des Suites Anglaises. C’est ce mouvement vif de gigue à l’italienne, rapide et joyeuse, qui termine cette deuxième Suite.
D'après la Société de Musique de Chambre de Marseille
Le Prélude de la Suite Anglaise n°2 par Ursina Böhm...